Les entreprises qui ont remplacé des humains par l'IA réalisent leur erreur
Selon le milliardaire de la tech et PDG d'OpenAI Sam Altman, 2025 devait être l'année où "les agents IA travailleront". Malgré le battage médiatique, ces soi-disant "agents IA" — des logiciels censés accomplir des tâches de niveau humain de manière autonome — n'ont pas tenu leurs promesses. En avril dernier, même le meilleur agent IA ne parvenait à terminer que 24 % des tâches qui lui étaient assignées. Pourtant, cela n'a pas empêché les dirigeants d'entreprises de se ruer sur cette technologie, supprimant des départements entiers pour faire place à l'IA. Mais comme ces agents ne sont même pas rentables — tout en divulguant les secrets embarrassants de leurs employeurs — de plus en plus de dirigeants prennent conscience de la réalité décevante de l'IA. Une enquête récente de Gartner révèle que la moitié des 163 dirigeants interrogés prévoient d'abandonner leur projet de réduction massive des effectifs dans le service client d'ici 2027. Les services de communication des entreprises doivent donc revoir leur discours sur l'IA "transcendant l'automatisation", optant plutôt pour des termes comme "approche hybride" ou "défis transitionnels" pour justifier le maintien d'employés humains. "La touche humaine reste irremplaçable dans de nombreuses interactions", souligne Kathy Ross de Gartner. Les employés, quant à eux, sont nombreux à considérer que l'IA est "nettement surévaluée", selon un rapport de GoTo et Workplace Intelligence. Seuls 45 % des responsables IT disposent d'une politique formelle en matière d'IA, ce qui témoigne d'un déploiement précipité et désorganisé. Parmi eux, 56 % citent les "problèmes de sécurité" et les "difficultés d'intégration" comme principaux obstacles. Certaines entreprises, comme la fintech Klarna, ont déjà dû faire marche arrière après avoir licencié 22 % de leurs effectifs en 2024 pour les remplacer par l'IA. En mai dernier, l'entreprise a annoncé une campagne de recrutement pour réembaucher ces "sacs de viande". Pour le critique technologique Ed Zitron, ces agents IA ne sont que des "automatisations gonflées" qui nécessitent un investissement important en temps de programmation, loin de l'intelligence promue.