US Steel, ancien géant américain, passe sous pavillon japonais
Nippon Steel a finalisé l'acquisition de 100% d'US Steel, symbole historique de la puissance industrielle américaine. L'accord, officialisé mercredi, valorise le sidérurgiste américain à 14,1 milliards de dollars (55$/action). Bien que rachetée intégralement, l'entreprise conservera son siège social à Pittsburgh et son nom, sous supervision gouvernementale américaine. Le président Trump obtient un droit de veto sur les fermetures d'usines ou réductions d'effectifs, condition clé de son approbation après avoir initialement combattu cette opération.
L'accord marque un revirement politique spectaculaire. Bloqué par Biden pour motifs de sécurité nationale puis vivement critiqué par Trump durant sa campagne, le rachat a finalement été accepté après des concessions de Nippon Steel. Le groupe japonais s'engage à investir 11 milliards d'ici 2028 et garantit le maintien des hauts-fourneaux à pleine capacité pendant dix ans.
Lors d'un discours devant des ouvriers sidérurgistes, Trump a vanté un accord « excellent pour les travailleurs », promettant « aucun licenciement ni délocalisation ». Pourtant, le syndicat United Steelworkers maintient son opposition, dénonçant une opération de « façade » où le logo historique masquerait une réalité : US Steel deviendrait une filiale à 100% japonaise.
Fondé en 1901, US Steel fut le premier groupe à atteindre 1 milliard de capitalisation boursière. Pilier de l'effort de guerre durant la Seconde Guerre mondiale, le géant n'emploie plus que 14 000 salariés aux États-Unis, loin derrière ses concurrents nationaux. Ce déclin prolongé scelle aujourd'hui le passage sous contrôle étranger d'une icône industrielle américaine.