Démantèlement d'un réseau de blanchiment de 124 millions de dollars via camions blindés et cryptomonnaies : quatre Australiens risquent la prison à vie
Les forces de l'ordre australiennes ont inculpé quatre individus soupçonnés d'être à la tête d'un vaste réseau de blanchiment d'argent « élaboré et calculé ». Sur une période de 18 mois, les enquêteurs estiment que 190 millions de dollars australiens (124 millions de dollars) ont transité par un « réseau complexe de comptes bancaires, d'entreprises, de coursiers et de comptes de cryptomonnaies » pour échapper aux autorités. L'origine de ces fonds serait liée à des activités illicites.
Face à la complexité de cette opération, son démantèlement a nécessité un travail considérable impliquant plusieurs agences et plus de 70 agents au cours de l'année et demie écoulée. Selon le communiqué officiel, l'AFP (Police fédérale australienne) a coordonné les investigations avec son Unité de confiscation des avoirs criminels (CACT). D'autres organismes ont participé à cette enquête, notamment la police du Queensland, les Douanes australiennes, la Commission australienne de renseignement criminel, AUSTRAC et le Bureau australien des impôts, sous l'égide de la Task Force conjointe contre le crime organisé du Queensland (QJOCTF).
Les 5 et 6 juin, ces agences ont perquisitionné 14 domiciles et entreprises à Brisbane et sur la Gold Coast. Quatre suspects ont été inculpés, certains étant en détention, d'autres libérés sous caution. Le réseau mis en cause possédait notamment des camions blindés via une société de sécurité, un concessionnaire de voitures classiques, une entreprise de promotion commerciale et une plateforme d'échange de cryptomonnaies. Les accusés utilisaient également des prête-noms, détenaient au moins sept comptes bancaires, 17 propriétés, plusieurs véhicules de luxe, des dizaines de milliers de dollars en liquide et des centaines de milliers en cryptomonnaies.
Certaines de ces entreprises servaient à mélanger argent légal et fonds illicites. Les caractéristiques des cryptomonnaies (anonymat, rapidité, régulation laxiste) en ont fait un outil clé pour ce blanchiment. Les inculpés comparaîtront en justice entre juillet et août, risquant des peines allant de 10 ans à la prison à vie. « Le blanchiment n'est pas une crime sans victime », a rappelé l'AFP, soulignant son rôle dans le trafic de drogue et la violence organisée.