Toxicité sur les réseaux sociaux : le fléau qui gangrène la communauté de la F1
Les réseaux sociaux, censés rapprocher les fans de Formule 1, sont devenus le théâtre d'une toxicité grandissante. Les récents abus envers Jack Doohan et Yuki Tsunoda lors du Grand Prix d'Émilie-Romagne illustrent ce problème systémique, alors que les solutions peinent à émerger.
L'attention disproportionnée autour du pilote argentin Franco Colapinto a révélé une frange toxique de supporters. Bien que le jeune pilote Alpine n'ait marqué aucun point à son retour en F1, ses fans les plus extrémistes ont harcelé son rival Jack Doohan sur les réseaux sociaux.
Ce phénomène s'inscrit dans une tendance plus large depuis le succès de Drive to Survive. La rivalité explosive entre Hamilton et Verstappen en 2021 avait déjà montré comment une partie des fans pouvait basculer dans l'abus en ligne, ciblant même des tiers comme Michael Masi ou Nicholas Latifi.
À Imola, la situation a atteint son paroxysme. Un faux post Instagram attribué au père de Doohan a déclenché une vague de haine, tandis que Tsunoda subissait des insultes après un incident anodin avec Colapinto en essais libres. Ces cas ne représentent heureusement qu'une minorité, mais révèlent un problème culturel plus profond.
Certains supporters argentins semblent importer dans le sport automobile les comportements extrêmes du football. L'exemple d'Agustín Canapino en IndyCar est édifiant : les abus de ses fans envers ses coéquipiers ont finalement nui à sa carrière.
Face à ce fléau, la communauté du sport automobile se mobilise. La FIA a lancé la campagne United Against Online Abuse, tandis que la F1 et les écuries renforcent leur modération. Mais les plateformes sociales, comme Meta et X (ex-Twitter), réduisent paradoxalement leurs équipes de modération.
Les médias traditionnels ont aussi leur part de responsabilité. Certains diffuseurs, comme la chaîne argentine détentrice des droits TV, ont propagé sans vérification le faux post concernant Doohan, alimentant malgré eux la polémique.
Colapinto lui-même a appelé ses supporters au respect. Un message crucial, car comme le montre l'exemple Canapino, les abus des fans finissent par nuire aux pilotes qu'ils prétendent soutenir.
La solution? Elle nécessitera une action concertée : éducation des fans, responsabilité des médias, et surtout une implication accrue des réseaux sociaux. En attendant, c'est à toute la communauté F1 de montrer l'exemple et de condamner fermement ces comportements toxiques.