Dirigeantes d'une entreprise de bien-être féminin axée sur le sexe condamnées pour travail forcé : la méditation orgasmique au cœur du scandale
Les dirigeantes d'une entreprise de bien-être féminin axée sur la sexualité, promouvant la "méditation orgasmique", ont été reconnues coupables lundi dans une affaire qualifiée de système abusif visant à contraindre leurs employés à effectuer des tâches traumatisantes et avilissantes pour peu ou pas de rémunération. Un jury de Brooklyn a délibéré moins de deux jours avant de condamner Nicole Daedone, 57 ans, et Rachel Cherwitz, 44 ans, pour travail forcé, à l'issue d'un procès de cinq semaines.
Daedone a fondé OneTaste Inc., une entreprise de bien-être basée à San Francisco, tandis que Cherwitz en était la directrice commerciale. Chacune risque jusqu'à 20 ans de prison, selon le bureau du procureur américain du district est de New York. Les procureurs ont affirmé que les deux femmes avaient orchestré un système s'étalant sur plusieurs années, exploitant des adeptes – souvent victimes de traumatismes sexuels – pour les soumettre à leur volonté.
Selon l'accusation, Daedone et Cherwitz ont utilisé des abus économiques, sexuels et psychologiques, ainsi que l'intimidation et l'endoctrinement, pour forcer les membres de OneTaste à accomplir des actes sexuels dégradants, comme coucher avec des investisseurs potentiels. Trois témoins ont déclaré avoir été contraints de devenir des "gestionnaires" pour le premier investisseur de l'entreprise, également petit ami de Daedone, devant vivre avec lui et subir ses exigences sexuelles.
Les accusées auraient justifié ces actes comme nécessaires pour atteindre la "liberté" et l'"éveil". Par ailleurs, OneTaste n'aurait pas versé les salaires promis et aurait forcé certains membres à souscrire des cartes de crédit pour continuer à suivre les formations. L'assistante du procureur Nina Gupta a dénoncé une entreprise bâtie sur l'exploitation de victimes ayant tout sacrifié, y compris leur dignité.
Le procureur Joseph Nocella a salué le verdict, qualifiant les accusées d'escrocs ayant profité de victimes vulnérables. La défense de Daedone a présenté cette dernière comme une entrepreneuse féministe révolutionnaire, tandis que l'avocate de Cherwitz a argué que les témoins avaient agi de leur plein gré. Les deux parties comptent faire appel.
Fondé en 2004, OneTaste promouvait la méditation orgasmique (OM), une pratique de stimulation manuelle en groupe, présentée comme clé du bien-être féminin. Malgré un succès médiatique dans les années 2010, l'entreprise a été ébranlée par des enquêtes sur ses pratiques. Les propriétaires actuels, ayant rebaptisé la structure, affirment que son travail a été mal interprété et défendent le consentement sexuel comme principe fondamental.