Walter Bonatti : L'incroyable destin d'un légende de l'alpinisme
Walter Bonatti, né en 1930 à Bergamo, est considéré comme l'un des plus grands alpinistes de tous les temps. Son parcours, marqué par des ascensions audacieuses et des tragédies, a redéfini les limites de l'alpinisme. Cet article retrace sa vie exceptionnelle, de la première ascension controversée du K2 à ses exploits solitaires dans les Alpes, en passant par sa reconversion en journaliste d'aventure.
Un talent précoce Dès son plus jeune âge, Bonatti montre des prédispositions pour la grimpe. À 18 ans, il commence à escalader le Grigna près du lac de Côme. Rapidement, il se distingue par des ascensions techniques comme la face est du Grand Capucin, un obélisque vertigineux du massif du Mont-Blanc.
L'ascension du K2 En 1954, à seulement 24 ans, Bonatti participe à l'expédition italienne sur le K2. Bien qu'il joue un rôle crucial en ravitaillant le camp supérieur en oxygène, il est écarté de l'équipe finale au sommet dans des circonstances controversées. Cet épisode marque profondément sa carrière et sa relation avec la communauté alpine.
Exploits légendaires Bonatti se venge par des ascensions extraordinaires : le pilier sud-ouest de l'Aiguille du Dru en solitaire en 1955, la face nord du Grand Pilier d'Angle en 1962, et surtout la première ascension du Gasherbrum IV en 1958 avec Carlo Mauri - un exploit qui ne sera répété que 28 ans plus tard.
Tragédies et reconversion Les années 1960 sont marquées par des drames, notamment sur le pilier central du Frêney en 1961 où son partenaire Andrea Oggioni trouve la mort. Ces événements poussent Bonatti à reconsidérer sa vie. En 1965, il clôt sa carrière alpine par une ascension hivernale en solitaire de la face nord du Cervin.
Une légende honorée Reconverti en journaliste d'aventure, Bonatti voyage à travers le monde avant de recevoir en 2009 le premier Piolet d'Or Lifetime Achievement Award, désormais nommé en son honneur. Il décède en 2011, laissant derrière lui un héritage inégalé dans l'histoire de l'alpinisme.