Révélation choquante : Un chatbot IA s'avère être 700 ingénieurs en Inde
La startup londonienne Builder.ai a embauché 700 ingénieurs en Inde pour simuler son chatbot IA Natasha, révélant une pratique trompeuse appelée "AI-washing". Initialement présentée comme une plateforme capable de générer des applications entièrement par IA, l'entreprise utilisait en réalité des ressources humaines tout en profitant de l'engouement pour l'intelligence artificielle.
Builder.ai, soutenue par Microsoft, avait séduit les investisseurs en promettant de créer des applications "aussi facilement que commander une pizza". Les utilisateurs interagissaient avec Natasha, censée concevoir l'application automatiquement. En réalité, chaque demande était traitée manuellement par des ingénieurs.
L'arnaque a été révélée en mai lorsque un créancier a saisi 37 millions de dollars après avoir découvert que Builder.ai avait gonflé ses prévisions de revenus 2024 de 300%. L'entreprise, qui affirmait avoir généré 220 millions, n'en avait réellement gagné que 50. Elle a depuis déposé son bilan, devant des millions à Amazon et Microsoft pour des services cloud, et licencié environ 1000 employés.
Ce cas emblématique d'AI-washing illustre une tendance croissante où des entreprises exagèrent leur utilisation réelle de l'IA pour paraître innovantes. Comme le décrit Forbes, c'est "peindre des rayures de course sur une voiture sans améliorer le moteur".
La pression pour adopter l'IA pousse de nombreuses entreprises à recourir à ces pratiques, même sans besoin réel. Une étude révèle que seulement 15% des entreprises n'utilisent pas du tout l'IA aujourd'hui, contre 34% l'année précédente.
Pourtant, l'utilité réelle de l'IA pour les clients reste discutable. Klarna, après avoir automatisé son service client, a dû réembaucher des humains face à l'insatisfaction des clients. Une étude Katana montre que 50% des personnes préfèrent interagir avec un humain plutôt qu'une IA.
Les entreprises devraient donc réfléchir à l'apport réel de l'IA avant de l'implémenter, plutôt que de succomber à la pression technologique au risque de décevoir clients et employés.