Rachel Reeves lance une réforme majeure des pensions pour stimuler les investissements britanniques
Le gouvernement britannique s'apprête à réformer en profondeur le système de pensions aujourd'hui, avec Rachel Reeves qui prévoit la création de plusieurs méga-fonds soutenus par l'État pour renforcer l'épargne-retraite et les investissements. Il s'agit de la réforme la plus importante depuis 2021, portant sur six domaines clés : du pouvoir « de réserve » accordé au gouvernement pour obliger les régimes de pension à investir au Royaume-Uni, à un nouveau mécanisme de fusion des petits pots de pension définis. Les ministres estiment que les travailleurs verront en moyenne leurs économies augmenter de 1 000 £, tandis que la réduction des formalités administratives devrait générer des économies annuelles de 225 millions £ pour les entreprises.
Liz Kendall, secrétaire d'État au Travail et aux Pensions, a déclaré que ces nouvelles règles visent à « garantir une meilleure valeur pour l'épargne-retraite et à stimuler les investissements à long terme dans les entreprises britanniques pour favoriser la croissance économique ». Ces mesures ont notamment pour objectif de consolider les plus de 13 millions de pots de pension contenant moins de 1 000 £, dont beaucoup résultent de l'auto-enrôlement introduit par le gouvernement Cameron en 2012.
Lisa Picardo, responsable commerciale de PensionBee, a salué cette réforme : « Elle était attendue depuis longtemps et devrait marquer le début d'une transition vers un système de pensions plus moderne et mieux intégré. » Par ailleurs, les règles sur les « libertés de pension », instaurées en 2015 par l'ancien chancelier George Osborne pour permettre des retraits anticipés, seront ajustées pour exiger des régimes à cotisations définies qu'ils proposent des options par défaut claires.
Le projet de loi prévoit également un nouveau système pour améliorer la transparence des performances des régimes de pension, conformément au cadre « valeur pour l'argent ». Ce changement intervient après un rapport de City AM révélant en mai que la confiance du public dans les pensions avait baissé pour la première fois en cinq ans, selon une étude de Trafalgar House.
Les gestionnaires de pensions sont confrontés à un dilemme. Le chancelier a annoncé le mois dernier que le gouvernement fixerait des « objectifs contraignants d'allocation d'actifs » pour encourager les investissements dans les infrastructures et les entreprises britanniques. Cependant, Rachel Reeves doit trouver un équilibre délicat entre améliorer les performances des pensions et forcer la main des fonds britanniques. Amanda Blanc, PDG d'Aviva, a mis en garde contre une approche trop directive, la comparant à « utiliser un marteau-pilon pour casser une noix ».
The People’s Pension, le plus grand fonds de pension commercial du Royaume-Uni, a qualifié ce projet de loi de « moment charnière » pour l'avenir des épargnants et de l'industrie. Patrick Heath-Lay, directeur général de People’s Partnership, a salué l'inclusion de critères de « valeur pour l'argent », essentiels pour aider les épargnants à comparer les offres.
Enfin, The Pensions Regulator (TPR) a décrit ce projet comme une « opportunité unique ». Sa directrice générale, Nausicaa Delfas, a souligné l'importance de réduire le nombre de petits pots de pension oubliés et de guider les épargnants vers des produits de retraite adaptés. Elle a également salué le cadre législatif proposé pour les superfonds de pensions à prestations définies, offrant plus de choix en matière de consolidation.