À l'intérieur de la Corée du Nord en 2025 : le récit exclusif d'un guide expérimenté | Adventure.com
Gareth Johnson, un guide touristique britannique, a visité la Corée du Nord plus de 100 fois depuis 2008. En février 2025, il a été parmi les premiers à retourner dans la zone économique spéciale de Rason après la réouverture partielle des frontières nord-coréennes. Dans cet entretien exclusif avec Adventure.com, il partage ses observations sur ce pays mystérieux, ses interactions avec la population locale et l'évolution du tourisme dans le dernier régime stalinien du monde.
La Corée du Nord reste une destination controversée. Alors que certains voyageurs y voient une énigme à résoudre, d'autres refusent catégoriquement de visiter cette dictature totalitaire. Le pays avait fermé ses frontières aux touristes en 2020 en raison de la pandémie, pour ne rouvrir qu'en février 2024 - exclusivement aux Russes avant d'autoriser brièvement l'accès à Rason en 2025.
Johnson, fondateur de Young Pioneer Tours, explique que voyager en Corée du Nord nécessite de strictes précautions : 'Nous avons des protocoles de sécurité très détaillés qui se résument à respecter les lois et coutumes locales, comme pour tout voyage en Arabie Saoudite.' Malgré les risques, il est fasciné par ce pays qui 'reste une autre planète' dans notre monde globalisé.
Contrairement aux idées reçues, Johnson décrit les Nord-Coréens comme 'des gens normaux, avec un bon sens de l'humour'. Lors de ses visites, il a pu observer leur quotidien - enfants allant à l'école, travailleurs prenant les transports - et constater que 'leurs préoccupations ressemblent aux nôtres' malgré le système politique unique.
Rason, la zone économique spéciale visitée par Johnson, offre un contraste frappant avec Pyongyang. 'C'est comme comparer New York à une petite ville de l'État de New York', explique-t-il, soulignant les expérimentations capitalistes limitées dans cette région frontalière avec la Chine et la Russie.
Le programme de visite incluait des rencontres avec des étudiants, des démonstrations de taekwondo, et la découverte de la nouvelle bière locale Tumangang. Johnson insiste sur l'importance de ces échanges humains pour 'démystifier la Corée du Nord et comprendre la réalité derrière les préjugés'.
Alors que le tourisme en Corée du Nord pourrait reprendre prochainement, cette expérience unique continue de questionner : peut-on vraiment comprendre un pays en le visitant sous étroite surveillance ? L'article laisse ouverte cette réflexion tout en soulignant la valeur des rencontres humaines par-delà les barrières politiques.