Le dollar américain sous pression : déficits et politique commerciale passés au crible
Le dollar américain traverse une période de forte pression alors que les marchés examinent de près les déficits jumeaux et les changements de politique commerciale des États-Unis. Cette situation a entraîné une baisse de plus de 6 % face au dollar néo-zélandais, affectant les investisseurs locaux. Parallèlement, les actions européennes ont progressé de plus de 8 %, soutenues par une appréciation de l'euro.
Mark Lister, directeur des investissements chez Craigs Investment Partners, souligne que le dollar américain évolue généralement selon de longs cycles. Après les propositions de tarifs douaniers en avril, le billet vert a chuté de plus de 10 %, contrairement à l'indice S&P 500 qui a rebondi. Cette dynamique soulève des questions sur un possible tournant dans la fortune de la devise américaine.
Historiquement, le dollar a connu des cycles marqués. Après un déclin dans les années 1970, il a rebondi dans les années 1980 grâce à la politique monétaire stricte de Paul Volcker. Un sommet a été atteint en 1985 avant que l'Accord de Plaza ne provoque une baisse prolongée. Les années 1990 ont vu un nouveau rebond, suivi d'un déclin après l'éclatement de la bulle internet.
Aujourd'hui, les fondamentaux du dollar sont remis en question. Les niveaux d'emprunt américains et les changements de politique commerciale inquiètent les investisseurs. L'Europe, quant à elle, annonce des réformes majeures en matière de défense et de politique fiscale, créant un contraste marqué avec les États-Unis.
Bien que le dollar reste la principale devise de réserve mondiale, sa part dans les réserves internationales a chuté à 58 %, son niveau le plus bas depuis trois décennies. L'économie américaine reste solide, mais les investisseurs diversifient progressivement leurs portefeuilles vers d'autres marchés. Cette tendance pourrait se poursuivre, offrant des opportunités hors des États-Unis dans un contexte géopolitique de plus en plus multipolaire.