IA et emploi : le PDG d'Anthropic sonne l'alarme sur les risques économiques
Les experts alertent depuis des années sur l'impact disruptif de l'intelligence artificielle sur l'emploi. Dario Amodei, PDG d'Anthropic, confirme ces craintes lors d'une interview accordée à CNN, prédisant des conséquences plus graves et plus rapides que prévu.
Amodei estime que les outils d'IA développés par son entreprise et ses concurrents pourraient supprimer la moitié des emplois débutants en col blanc et faire grimper le chômage à 20% dans un délai de un à cinq ans. Ces prédictions interviennent alors qu'Anthropic commercialise une IA capable de travailler sept heures par jour, l'équivalent d'une journée humaine.
Une enquête récente du Forum Économique Mondial révèle que 41% des employeurs prévoient de réduire leurs effectifs à cause de l'automatisation par l'IA d'ici 2030. Certains experts tempèrent cependant ces projections, arguant que l'IA automatisera des tâches plutôt que des emplois entiers.
Les emplois débutants en col blanc sont particulièrement vulnérables, selon Amodei. Les compétences requises pour ces postes - synthèse de documents, analyse de données, rédaction de code - sont désormais à la portée des IA, comparables à 'un étudiant brillant'.
Le calendrier de ces disruptions serait plus rapide que ce que les décideurs politiques imaginent. 'Le public et les législateurs ne mesurent pas pleinement ce qui se prépare', avertit Amodei, plaidant pour une action immédiate en matière de politiques d'adaptation.
L'IA ne se limite plus aux chatbots. Amodei prédit qu'elle surpassera bientôt les humains dans 'presque toutes les tâches intellectuelles', menaçant à terme tous les emplois, y compris ceux des PDG. Actuellement, 60% des utilisateurs emploient l'IA pour augmenter leurs capacités, contre 40% pour l'automatisation pure.
Face à cette révolution, Amodei conseille aux individus de se former activement à l'IA et de développer leur esprit critique pour identifier ses limites. 'Comprendre où va la technologie donne une meilleure chance de s'adapter', conclut-il, tout en soutenant paradoxalement une taxation des entreprises d'IA malgré le conflit d'intérêts évident.