Un adolescent se suicide après un chantage à la photo dénudée générée par IA : sa famille se bat pour un changement
Elijah Heacock était un adolescent plein de vie qui faisait sourire son entourage. Son père, John Burnett, a déclaré à CBS Saturday Morning qu'il "n'était pas déprimé, ni triste, ni en colère". Mais tout a basculé lorsqu'il a reçu un message menaçant contenant une photo dénudée de lui générée par IA, exigeant 3 000 $ pour empêcher sa diffusion. Peu après, Elijah s'est suicidé, comme l'a rapporté la filiale CBS KFDA.
Ses parents, Burnett et Shannon Heacock, ont découvert les messages après sa mort. Elijah était victime d'une arnaque au sextorsion, où des criminels ciblent des jeunes en ligne et menacent de diffuser des images explicites. Les escrocs exigent souvent de l'argent ou forcent leurs victimes à commettre des actes nuisibles. Les parents d'Elijah ignoraient tout de ce phénomène avant son décès.
Les signalements de sextorsion ont explosé : le Centre national pour les enfants disparus et exploités (NCMEC) a reçu plus de 500 000 plaintes l'an dernier. Depuis 2021, au moins 20 jeunes ont mis fin à leurs jours à cause de ces arnaques, selon le FBI. Les garçons adolescents sont particulièrement visés, et avec l'essor de l'IA générative, les images n'ont même pas besoin d'être réelles.
Plus de 100 000 signalements cette année impliquaient de l'IA générative. Rebecca Portnoff, experte chez Thorn, souligne que créer ce type de contenu illégal ne nécessite plus de compétences techniques. Une simple recherche en ligne suffit pour trouver des outils permettant de générer des images dénudées.
Face à cette crise, des solutions émergent. Thorn propose l'initiative "Safety By Design", incitant les entreprises d'IA à intégrer des garde-fous. Plusieurs grands acteurs ont adhéré à ces principes. Parallèlement, la loi "Take It Down", promue par Melania Trump, criminalise la diffusion d'images explicites sans consentement et impose leur retrait sous 48 heures.
Les parents d'Elijah militent pour éviter d'autres drames. Ils espèrent que la nouvelle loi marquera un tournant, tout en reconnaissant que le combat est loin d'être gagné. "C'est comme une balle dans une guerre", explique Burnett. "Il faudra bien plus pour vaincre."