Les VPN sommés de bloquer les sites de streaming illégaux en France : une mesure réalisable ?
Dans une décision judiciaire qualifiée de "première juridique", les fournisseurs de VPN ont été contraints de bloquer l'accès à plus de 200 sites de streaming sportif illégaux en France. Cette mesure, initiée par Canal+ et la Ligue de Football Professionnel (LFP), concerne NordVPN, Surfshark, ExpressVPN, Proton VPN et CyberGhost, qui expriment tous leur déception face à cette décision.
Techniquement réalisable, le blocage pourrait s'effectuer au niveau des serveurs DNS, comparables à des "annuaires d'Internet". Ces serveurs traduisent les noms de domaine en adresses IP. Les VPN pourraient ainsi ajouter les sites illégaux à leur liste de blocage, bien que les utilisateurs puissent contourner cette restriction via des serveurs DNS personnalisés.
Seuls les utilisateurs français semblent concernés par cette mesure. Denis Vyazovoy, CPO d'AdGuard VPN, souligne le caractère territorial de la décision. Il émet des doutes sur la volonté des fournisseurs de se conformer totalement à cette injonction, suggérant le retrait des serveurs physiques en France comme solution alternative.
Les répercussions pourraient dépasser les frontières françaises. La coalition i2, dont font partie NordVPN, Surfshark et ExpressVPN, met en garde contre les risques pour "l'intégrité d'Internet" et la vie privée des utilisateurs. Vyazovoy craint que cette décision ne crée un précédent dangereux, transformant les VPN en "police du contenu" et poussant les utilisateurs vers des services moins fiables.
Les fournisseurs de VPN étudient actuellement leurs options, y compris un possible recours. NordVPN affirme évaluer des approches respectant à la fois la loi et son engagement envers la liberté des utilisateurs. Surfshark et ExpressVPN partagent cette préoccupation, soulignant les risques pour les libertés numériques mondiales.
Cette affaire, qui pose des questions fondamentales sur le rôle des VPN et la lutte contre le piratage, est loin d'être terminée. Les prochaines étapes des fournisseurs seront cruciales pour l'avenir de la neutralité et de la vie privée en ligne.