Des robots qui marchent dès leur sortie de l'imprimante 3D : une révolution signée Édimbourg
Une équipe d'ingénieurs de l'Université d'Édimbourg vient d'écrire un nouveau chapitre dans l'histoire de la robotique. Leur création ? Des robots souples à quatre pattes capables de marcher immédiatement après leur impression 3D. Cette innovation, rendue possible par une machine baptisée Flex Printer, pourrait démocratiser la robotique avancée et ouvrir de nouvelles perspectives dans des domaines allant de la médecine à la sûreté nucléaire.
Contrairement aux robots traditionnels rigides bourrés d'électronique, ces nouveaux dispositifs sont entièrement fabriqués en plastique souple et se déplacent grâce à de l'air comprimé. L'absence de composants électroniques simplifie non seulement la conception, mais rend également ces robots plus sûrs et plus fiables, notamment dans des environnements où les défaillances électroniques pourraient s'avérer dangereuses.
Le Flex Printer, pièce maîtresse de cette avancée, peut être assemblé pour moins de 400 livres (539 dollars) avec des composants du commerce. Sa conception intuitive permet même aux débutants de le monter et de l'utiliser en quelques jours seulement. Une fois imprimé, le robot n'a besoin que d'être connecté à une source d'air comprimé pour se mettre en marche - aucun assemblage supplémentaire requis.
La robotique molle, qui utilise des matériaux flexibles comme le silicone et les plastiques souples, est considérée comme une technologie prometteuse là où les robots traditionnels montrent leurs limites. Leur flexibilité leur permet d'interagir en toute sécurité avec les humains, de naviguer dans des espaces exigus ou dangereux, et de s'adapter à des tâches complexes. Ces caractéristiques en font des candidats idéaux pour le démantèlement nucléaire, la chirurgie mini-invasive, la rééducation, voire l'exploration spatiale.
Jusqu'à présent, ce domaine était freiné par des coûts élevés, la nécessité d'une expertise spécialisée et le manque de méthodes de fabrication standardisées. L'approche de l'équipe d'Édimbourg vise précisément à surmonter ces obstacles. En rendant gratuitement accessibles les plans et logiciels du Flex Printer, les chercheurs espèrent démocratiser l'accès à la robotique molle.
« Il fallait auparavant des années pour maîtriser l'impression avec ces matériaux », explique l'ingénieur principal Maks Gepner. « Grâce à notre nouvelle plateforme, n'importe qui peut désormais imprimer facilement des choses qu'on croyait jusqu'ici impossibles. »
Ce projet, mené par Gepner et son collègue Jonah Mack sous la direction du professeur Adam A. Stokes, s'inscrit dans un mouvement plus large visant à ouvrir la recherche en robotique. Leurs travaux, publiés dans la revue Device, sont financés par le Engineering and Physical Sciences Research Council.
L'intérêt pour la robotique molle croît rapidement, avec des équipes du monde entier explorant des robots capables de changer de forme, de percevoir leur environnement ou d'imiter la délicatesse des organismes biologiques. La particularité du projet écossais réside dans son accent sur l'accessibilité et la facilité d'utilisation, ce qui pourrait rendre la robotique avancée accessible aux écoles, aux amateurs et aux chercheurs disposant de ressources limitées.