Roland-Garros : Insultes, sifflets et même du chewing-gum pour les adversaires des joueurs français
Dans tous les sports, jouer à domicile offre des avantages. À Roland-Garros, affronter un joueur français peut donner l'impression que le monde entier est contre vous. Les spectateurs ne se contentent pas d'encourager leurs favoris : ils huent, sifflent, font du bruit entre les services, lancent des insultes et, au moins une fois, même du chewing-gum. Ce comportement a poussé les organisateurs à interdire l'alcool dans les tribunes l'année dernière, une mesure toujours en vigueur.
Certains joueurs étrangers, comme le Tchèque Jakub Mensík (19 ans), qui a éliminé Alexandre Müller face à une foule bruyante, comparent l'atmosphère à celle d'un match de football. D'autres sont plus critiques. Le Chilien Nicolás Jarry a qualifié son expérience de "dégoûtante", évoquant sa défaite l'an dernier contre Corentin Moutet, dont l'entraîneur avait encouragé les spectateurs à lui rendre la vie "infernal".
Novak Djokovic, qui affrontera Moutet jeudi, s'attend à une ambiance antagoniste. "Ils auront le public de leur côté. C'est normal. Mais ici, les supporters sont plus bruyants et passionnés qu'ailleurs", a déclaré le Serbe, soulignant que cela peut être déstabilisant pour certains adversaires.
Face à ces débordements, la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, a renforcé la sécurité et donné plus de pouvoir aux arbitres pour intervenir. Malgré tout, certains joueurs, comme la Belge Elise Mertens, relativisent : "C'est le tennis, surtout ici. Mon adversaire avait ses supporters ; moi, les miens en Belgique."
Pour les joueurs français, ce soutien peut aussi être une pression. Aucun Français n'a remporté le tournoi depuis Yannick Noah en 1983 chez les hommes et Mary Pierce en 2000 chez les femmes. "Quand tu perds, tu es nul. Quand tu gagnes, tu es le roi du monde", résume Moutet. Malgré tout, des supporters comme Nathan Fhima, 18 ans, continuent de croire que leurs encouragements peuvent faire la différence.