L'UE pourrait-elle interdire les 'thérapies de conversion' ? Un débat qui divise
Plus d'un million de personnes ont soutenu une pétition demandant l'interdiction des 'thérapies de conversion' dans toute l'Union européenne, des pratiques controversées visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre. Ces méthodes, déjà interdites dans huit pays de l'UE, pourraient faire l'objet d'une interdiction à l'échelle du bloc dans le cadre de la stratégie post-2025 pour l'égalité LGBTQ+.
Les 'thérapies de conversion' incluent des techniques comme la psychothérapie, les médicaments, les électrochocs et même les exorcismes. Considérées comme dangereuses et inefficaces par la plupart des études, elles peuvent provoquer des pensées suicidaires, de la dépression et de l'anxiété. L'OMS a retiré l'homosexualité de sa liste des troubles mentaux en 1990, mais les préjugés persistent.
Huit pays de l'UE - Belgique, Chypre, France, Allemagne, Grèce, Malte, Espagne et Portugal - ont déjà interdit ces pratiques, avec des variations dans la portée et l'application des lois. Malte a été le premier à légiférer en 2016, avec des peines allant jusqu'à un an de prison. En France et à Chypre, les peines peuvent atteindre trois ans.
La Commission européenne envisage une interdiction à l'échelle de l'UE, mais les défenseurs des droits LGBTQ+ craignent que cette mesure ne couvre pas suffisamment les personnes transgenres et non binaires. De plus, certains pays pourraient opposer leur veto en raison de la montée du conservatisme social.
L'efficacité des interdictions reste difficile à évaluer, car ces pratiques se déroulent souvent en secret. Selon une étude néerlandaise, seulement 2% des personnes LGBTQ+ ayant subi ces 'thérapies' les ont signalées, ce qui suggère que le problème est bien plus répandu qu'il n'y paraît.
Les militants appellent à une combinaison de lois strictes et de changements sociétaux pour éradiquer définitivement ces pratiques. La route vers une interdiction totale reste semée d'embûches, mais la pression monte au sein de l'UE.