Les passionnés de photographie sont-ils une espèce en voie de disparition ?
Depuis mon enfance, la photographie a toujours été une passion pour moi. Ma première expérience dans une chambre noire, à l'âge de 8 ans, a été une révélation. Le processus de développement des photos en noir et blanc, avec ses odeurs caractéristiques et l'apparition magique des images, m'a captivé. Cependant, à l'université, cette passion a dû passer au second plan, même si je continuais à prendre des photos avec des pellicules.
Dans les années 90 et au début des années 2000, j'ai opté pour les diapositives, investissant dans un scanner dédié et apprenant à utiliser Photoshop pour retoucher mes images. L'arrivée de la photographie numérique a été un tournant, me permettant de retrouver le plaisir du travail en chambre noire, mais de manière digitale.
Puis est venu l'iPhone. Au début, les caméras des téléphones étaient de piètre qualité, mais elles se sont rapidement améliorées, au point de rendre obsolètes les appareils photo compacts. La commodité des smartphones est indéniable : une qualité d'image décente, des corrections automatiques et la possibilité de partager instantanément.
Mais cette commodité a un prix. Photographier avec un smartphone me semble stérile et sans inspiration. Contrairement à un appareil photo traditionnel, où je peux cadrer avec précision grâce au viseur et m'immerger dans mon environnement, l'iPhone me pousse à prendre des photos rapidement, sans réelle implication.
Le post-traitement est aussi une partie essentielle du processus créatif pour moi. Avec un smartphone, les images sont souvent prêtes à l'emploi, ce qui enlève une partie du plaisir. Sur un ordinateur, je peux explorer tout le potentiel de mes photos, les retoucher et leur donner une touche personnelle.
Je m'interroge donc : pourquoi choisissons-nous de plus en plus notre smartphone plutôt qu'un appareil photo ? Est-ce par paresse, par commodité ou par manque de temps ? Il existe pourtant des alternatives légères et performantes, comme les appareils hybrides, qui permettent de concilier qualité et praticité.
La photographie, pour moi, c'est bien plus que capturer des moments. C'est un art, un processus créatif qui demande du temps et de l'engagement. J'espère que les passionnés de photographie continueront à exister, à explorer et à partager leur amour pour cet art, au-delà du simple clic sur un écran.