Le Pakistan réaffirme ses liens avec la Chine dans l'ombre de Trump sur le cessez-le-feu avec l'Inde
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar s'est rendu en Chine 10 jours après l'affrontement de quatre jours entre le Pakistan et l'Inde. Cette visite intervient alors que le Pakistan cherche à consolider ses relations avec son allié le plus proche.
Lors du conflit début mai, le Pakistan a utilisé une combinaison de moyens défensifs incluant des missiles et systèmes antiaériens chinois, avec le soutien diplomatique des États-Unis. Cela a permis au pays de prévenir des attaques majeures sur ses bases aériennes et de revendiquer l'abattage de plusieurs avions de combat indiens.
Bien que les États-Unis aient joué un rôle médiateur dans le cessez-le-feu salué par Islamabad, le Pakistan a cherché à rassurer Pékin sur leur partenariat stratégique solide. La rencontre entre le ministre Dar et son homologue chinois Wang Yi le 20 mai constitue la première visite officielle à l'étranger d'un dirigeant pakistanais depuis le cessez-le-feu.
Les deux parties ont discuté des conséquences du conflit bref mais intense avec l'Inde, ainsi que des critiques pakistanaises concernant la suspension unilatérale du traité de l'Indus par New Delhi. La Chine a salué le cessez-le-feu, y voyant une mesure servant les intérêts à long terme des deux parties.
Les analystes estiment que l'obtention du soutien chinois était cruciale pour le Pakistan. Dans le contexte de rivalité géopolitique en Asie du Sud, le Pakistan dépend de plus en plus de la Chine économiquement et militairement, tandis que l'Inde se rapproche des États-Unis pour contrer l'influence chinoise.
Le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet de 62 milliards de dollars, reste un pilier de la coopération bilatérale malgré les retards dans la province du Baloutchistan. Le Pakistan s'est engagé à assurer la sécurité des 20 000 ressortissants chinois sur son territoire, après une série d'attaques ayant fait au moins 20 victimes chinoises depuis 2021.
Les observateurs notent que la Chine mène un 'numéro d'équilibriste' en reconnaissant les préoccupations sécuritaires pakistanaises tout en appelant au calme des deux côtés. Bien que les États-Unis aient été le principal médiateur, Pékin a exercé des pressions sur Islamabad et New Delhi pour désamorcer la crise.