Les accusations de 'trahison' de Tulsi Gabbard plongent l'équipe Obama dans un exercice d'équilibre périlleux
Pour les anciens collaborateurs de Barack Obama, les accusations de "trahison" portées par l'administration Trump sentent le désespoir d'un président cherchant à détourner l'attention du scandale Jeffrey Epstein. Pourtant, ils s'interrogent sur la manière de contenir les accusations sans précédent de la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard, tout en les qualifiant d'absurdes, selon des entretiens avec plus d'une demi-douzaine de personnes ayant travaillé à la Maison Blanche ou dans les campagnes d'Obama. Ces personnes affirment que les événements de la semaine dernière ont donné lieu à un exercice d'équilibre entre ne pas accorder d'importance aux allégations infondées et empêcher leur propagation incontrôlée. Beaucoup de ceux qui ont parlé à NBC News n'étaient pas autorisés à s'exprimer publiquement sur la stratégie. "Le combat actuel consiste à jouer équitablement pour éviter que ces idées ne s'infiltrent dans le grand public", a déclaré un ancien responsable de l'administration Obama. Certains s'interrogent sur les prochaines actions de Trump, craignant qu'il ne devienne plus agressif pour détourner l'attention des révélations sur Epstein. La Maison Blanche n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire, mais a affirmé que les accusations contre Obama avaient du mérite. John Brennan, ancien directeur de la CIA sous Obama, a exprimé son inquiétude face aux agissements de responsables occupant des postes importants. James Clapper, ancien directeur du renseignement national, a partagé cette incertitude, déclarant qu'il se préparait à se défendre légalement. Gabbard et le directeur de la CIA John Ratcliffe ont accusé la semaine dernière des responsables de l'ère Obama d'avoir manipulé des renseignements pour saper la légitimité de la victoire électorale de Trump en 2016. Gabbard a annoncé sur les réseaux sociaux qu'elle saisissait le ministère de la Justice, avant de relayer ces accusations depuis la salle de presse de la Maison Blanche. Les anciens collaborateurs d'Obama rejettent catégoriquement ces allégations, soulignant une enquête du Sénat en 2020 confirmant les conclusions des agences de renseignement sur l'ingérence russe en 2016. Brennan a accusé Gabbard de sortir des éléments de leur contexte ou de mentir délibérément. Les alliés d'Obama soulignent également le timing suspect des accusations, alors que Trump peine à gérer sa base après le refus de publier davantage de documents liés à Epstein. Le Wall Street Journal a rapporté que le nom de Trump figurait dans les dossiers Epstein, ce qu'il a nié. En pleine tempête médiatique, l'administration a ressorti les accusations contre Obama. Trump a même partagé une vidéo truquée de l'arrestation d'Obama. Face à l'utilisation du mot "trahison" par Gabbard, l'équipe d'Obama a intensifié sa communication, publiant une déclaration soigneusement formulée dénonçant ces "allégations ridicules" sans mentionner Epstein, par respect pour la présidence. Le porte-parole d'Obama, Patrick Rodenbush, a qualifié ces accusations de "tentative pathétique de diversion".