Les défis de Delta avec ses salons aéroportuaires et le malaise de la classe moyenne supérieure à l'ère de la 'surproduction d'élites'
Delta Air Lines connaît une année 2025 prometteuse, avec des résultats solides au deuxième trimestre et le rétablissement de ses prévisions de profits, entraînant une hausse significative de son action (environ 16 % entre juin et juillet). Bien que ces prévisions soient en baisse par rapport à janvier, la compagnie aérienne premium américaine résiste bien aux turbulences économiques mondiales. Comme le rapportait Shawn Tully de Fortune en mars 2025, Delta est paradoxalement devenue la compagnie aérienne la plus rentable des États-Unis tout en redistribuant des milliards à ses employés via des programmes de participation aux bénéfices.
Début 2025, le PDG Ed Bastian a inauguré une nouvelle ère pour les voyages premium avec l'ouverture des salons Delta One, supérieurs aux Sky Clubs traditionnels. Ces nouveaux espaces offriront des prestations haut de gamme : restauration fine, soins de bien-être et services de voiturier. Bastian a précisé que Delta continuerait d'investir dans ses Sky Clubs, avec de nouvelles ouvertures prévues.
Cependant, les Sky Clubs ont connu des années difficiles, marquées par une surfréquentation et le mécontentement des clients. Ces problèmes remontent au boom du 'revenge travel' post-pandémie. En 2022, Bastian avouait à Fortune être surpris par l'explosion de la demande, évaluée à 300 milliards de dollars.
Les solutions apportées en 2023 - comme limiter l'accès aux passagers en classe économique de base et restreindre les visites des détenteurs de cartes de crédit - ont provoqué des mécontentements. 'Nous sommes victimes de notre succès', reconnaissait Bastian en 2024, soulignant la difficulté de réduire des avantages acquis.
Cette situation reflète un phénomène plus large : la 'surproduction d'élites', où trop de personnes éduquées se disputent un nombre limité de postes et d'expériences premium. La démocratisation de l'accès aux salons aéroportuaires via les cartes de crédit premium et les programmes de fidélité a érodé leur exclusivité initiale.
Delta n'est pas seule face à ce défi. Son partenaire American Express a également dû agrandir ses Centurion Lounges, autrefois symboles d'exclusivité. La racine du problème reste la même : trop de personnes y ont désormais accès.