Les droits de douane n'ont pas encore fait grimper les prix de manière significative. Mais cela va changer.
Les premières prévisions d'inflation galopante et de pénuries après l'annonce des droits de douane par le président Donald Trump en avril ne se sont pas encore concrétisées. Certains membres de l'administration Trump y voient un signe qu'il faut intensifier ces mesures. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a récemment déclaré sur X que les "propagandistes de l'inflation ont été démentis". La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que "le président Trump stabilise l'inflation". Cependant, ces déclarations de victoire sont probablement prématurées.
En juin, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 2,7%, contre 2,4% le mois précédent. Les prix des denrées alimentaires, du logement et des voitures d'occasion ont connu des hausses encore plus importantes. Les économistes préviennent que cette tendance devrait se poursuivre tant que les droits de douane resteront en vigueur. Les entreprises ont jusqu'à présent absorbé les coûts supplémentaires, mais elles devront bientôt répercuter ces hausses sur les consommateurs.
Les droits de douane de Trump reposent sur l'idée erronée que les déséquilibres commerciaux désavantagent les États-Unis. En réalité, ces déséquilibres s'expliquent par des facteurs structurels comme les différences de niveaux de vie entre pays ou les habitudes de consommation américaines. Les économistes soulignent que ces mesures protectionnistes ne permettront pas de relancer significativement l'industrie nationale.
L'incertitude quant à la pérennité de ces mesures décourage les investissements à long terme. Les entreprises hésitent à engager des dépenses importantes alors que la politique commerciale pourrait changer dans quelques mois. En attendant, les coûts supplémentaires finiront par être répercutés sur les prix, probablement à partir de l'automne.
Jusqu'à présent, les entreprises ont limité les hausses de prix car l'application complète des droits de douane a été reportée au 1er août. L'administration Trump négocie actuellement avec plusieurs partenaires commerciaux pour éviter les tarifs les plus élevés. Le Japon a récemment conclu un accord pour limiter les droits à 15%, évitant ainsi des mesures plus sévères.