Analyse : La 'force de personnalité' de Trump n'a pas suffi à atteindre ses objectifs clés en politique étrangère
WASHINGTON — Le président Trump, de retour à la Maison Blanche en janvier, avait promis des victoires rapides en politique étrangère. Six mois plus tard, ses ambitions restent largement inachevées malgré quelques succès partiels.
Trump s’était engagé à stopper la guerre russo-ukrainienne en 24 heures, à mettre fin au conflit israélo-palestinien et à contraindre l’Iran à abandonner son programme nucléaire. Il évoquait même l’adhésion du Canada comme 51e État américain et la négociation de 90 accords commerciaux en 90 jours. Aucun de ces objectifs n’a été atteint.
Son envoyé spécial Steve Witkoff expliquait en mai que le président croyait en sa capacité à influencer par sa seule personnalité. Mais selon Kori Schake de l’American Enterprise Institute, Trump a surestimé son pouvoir et sous-estimé la résistance des autres acteurs internationaux.
Certains progrès sont néanmoins à noter : les membres de l’OTAN ont accepté d’augmenter leurs dépenses militaires à 5% du PIB, et des cessez-le-feu ont été négociés entre l’Inde et le Pakistan ainsi qu’entre le Rwanda et la RDC. Cependant, ces résultats restent loin des ambitions initiales du président.
Le dossier ukrainien illustre particulièrement ces échecs. Trump, qui affirmait pouvoir résoudre le conflit avant même son investiture, a dû revoir sa stratégie face à l’intransigeance de Poutine. Après plusieurs mois de négociations infructueuses et sous pression des républicains, il a finalement annoncé la reprise des livraisons d’armes à l’Ukraine via des pays européens.
Trump a donné 50 jours à Poutine pour accepter un cessez-le-feu, menaçant de sanctions économiques contre les acheteurs de pétrole russe. Tout en exprimant sa déception, il maintient l’espoir d’une résolution pacifique du conflit.