Le secrétaire au Commerce Lutnick annonce deux semaines "historiques" alors que Trump pousse pour des accords tarifaires
Le secrétaire au Commerce Howard Lutnick a exprimé dimanche sa confiance dans la capacité de l'administration Trump à conclure des accords commerciaux avec les principaux partenaires commerciaux des États-Unis dans les prochaines semaines, avant l'entrée en vigueur de tarifs douaniers élevés pour des dizaines de pays. "Les deux prochaines semaines seront historiques. Le président Trump va tenir ses promesses envers le peuple américain", a déclaré Lutnick lors de l'émission "Face the Nation with Margaret Brennan". Le président a envoyé ce mois-ci des lettres à 25 partenaires commerciaux, dont le Canada, le Mexique et l'Union européenne, les avertissant de s'attendre à des tarifs plus élevés à partir du 1er août s'ils ne concluent pas d'accord. L'administration pousse depuis des mois les pays à négocier des accords commerciaux avec les États-Unis, mais seulement quelques-uns ont été officiellement annoncés jusqu'à présent. Un sondage CBS News publié dimanche montre que 61% des Américains estiment que l'administration se concentre trop sur les tarifs. Cependant, Lutnick a affirmé que le peuple américain "va adorer les accords que le président Trump et moi sommes en train de conclure", soulignant que la stratégie du président d'envoyer des lettres tarifaires a accéléré les négociations. "Cela a amené ces pays à la table des négociations, et ils vont soit ouvrir leurs marchés, soit payer les tarifs", a-t-il déclaré à CBS News. Il a précisé que les importations des petits pays continueront probablement à faire face à un tarif de base de 10%, tandis que les pays plus grands subiront des tarifs plus élevés. Parmi les négociations les plus suivies figure celle avec l'Union européenne. Les échanges commerciaux entre les États-Unis et le bloc des 27 pays ont atteint 975,9 milliards de dollars l'année dernière, plus qu'avec tout autre pays. M. Trump a menacé d'imposer des tarifs de 30% sur les exportations européennes vers les États-Unis à partir du mois prochain, contre 20% brièvement imposés en avril. Les responsables européens espèrent parvenir à un accord avec M. Trump, mais en cas d'échec, ils ont menacé d'imposer des tarifs de rétorsion sur les produits américains dès le 1er août. Lutnick s'est dit confiant dans la conclusion d'un accord, notant qu'il avait parlé avec un haut négociateur commercial européen dimanche matin. Le Canada et le Mexique, les deux plus grands partenaires commerciaux hors UE, ont également été avertis de s'attendre à des tarifs de 35% et 30% respectivement, contre 25% précédemment. M. Trump a lié ces tarifs au trafic de fentanyl et à l'immigration illégale, bien que très peu de fentanyl traverse actuellement la frontière entre les États-Unis et le Canada. Selon Lutnick, le message de M. Trump au Canada est clair : les tarifs resteront en place si le pays ne met pas fin au trafic de fentanyl et ne ferme pas sa frontière. Cependant, les produits couverts par l'accord commercial États-Unis-Mexique-Canada (USMCA) ne sont pas concernés par ces tarifs, exemptant ainsi la majorité des échanges transfrontaliers. Lutnick a qualifié le 1er août de "date limite ferme", affirmant que les États-Unis commenceront à percevoir des tarifs plus élevés sur les importations à partir de cette date, conformément à la promesse de M. Trump de ne pas accorder de prolongation. Il a toutefois précisé que les négociations pourraient se poursuivre après cette date. M. Trump défend sa stratégie commerciale, estimant que les tarifs stimuleront la fabrication américaine, réduiront les déficits commerciaux et corrigeront les pratiques commerciales déloyales d'autres pays. Cependant, certaines mesures tarifaires ont inquiété les marchés financiers, et les économistes avertissent que des droits de douane plus élevés entraîneront une hausse des prix à la consommation et un ralentissement de la croissance économique. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré que la banque centrale maintient des taux d'intérêt relativement élevés en partie pour surveiller l'impact des tarifs sur l'inflation. Les prix à la consommation ont augmenté de 2,7% en glissement annuel le mois dernier, contre 2,4% le mois précédent. Lutnick a déclaré qu'il ne craignait pas une hausse des prix à la consommation due aux tarifs, prédisant une inflation stable et des prix "étonnamment bas". Il a également soutenu que les tarifs profiteront aux fabricants américains, rejetant l'idée que les importateurs soient plus importants que les employeurs américains. Enfin, Lutnick a critiqué Jerome Powell, rejoignant les attaques de M. Trump contre le président de la Fed, qui a choisi de maintenir les taux d'intérêt stables cette année malgré les pressions du président pour une baisse des taux.