Grenoble : la maison d'un rabbin réduite en cendres pendant Shabbat dans une attaque suspectée d'être antisémite
La demeure d'un rabbin français a été entièrement détruite par un incendie criminel présumé pendant Shabbat, selon les déclarations de sa fille à Radio Shalom. Sarah Lahiani affirme que personne ne veut qualifier cet acte d'antisémite, bien qu'elle y voie l'aboutissement d'une série d'agressions contre sa famille. Le rabbin Yhia Lahiani et son épouse Batcheva venaient de quitter leur appartement à Grenoble pour un dîner de Shabbat à la synagogue lorsque leur maison a été réduite en cendres.
Trois explosions ont retenti au moment où l'incendie s'est déclaré, ravageant complètement la propriété. "Quelqu'un a tenté d'assassiner ma famille", a déclaré Sarah Lahiani, soulignant que le départ de ses parents dix minutes plus tôt relevait du "miracle". Douze pompiers et policiers ont été blessés en combattant les flammes, mais leur état n'est pas critique.
Interrogée par Radio Judaica en Belgique, Sarah Lahiani s'est interrogée : "Pourquoi spécifiquement la maison du rabbin aurait-elle été incendiée un samedi pendant le repas ?" Elle déplore que les autorités refusent de reconnaître le caractère antisémite de cet acte, malgré les preuves accumulées. Les enquêteurs ont retrouvé des traces de kérosène, un accélérateur, à l'extérieur de la maison.
La famille Lahiani vit à Grenoble depuis 45 ans sans incident majeur, mais la situation a radicalement changé après le 7 octobre. Le rabbin a subi de multiples actes de vandalisme contre sa voiture, obligeant à la garer devant chez lui. Des individus armés ont également été filmés en train de tirer près de l'école où travaille sa femme, tandis que des insultes comme "sale Juif" ou des slogans pro-palestiniens étaient régulièrement proférés.
Un voisin a rapporté avoir vu des jeunes jeter des objets suspects peu avant l'explosion. Bien que les autorités évoquent encore un "accident", la famille est convaincue qu'il s'agit du point culminant d'une campagne de haine antisémite. Les photos de la maison totalement détruite témoignent de la violence de l'attaque, que Sarah Lahiani décrit comme un enchaînement : "D'abord les insultes, puis les pneus crevés, ensuite les tentatives d'effraction, et enfin la maison qui explose."