Le projet de JPMorgan de facturer l'accès aux données pourrait 'anéantir' les startups crypto et fintech, alertent des dirigeants

Le projet de JPMorgan de facturer l'accès aux données pourrait 'anéantir' les startups crypto et fintech, alertent des dirigeants

Le projet de JPMorgan Chase de facturer les fintechs pour l'accès aux données des comptes bancaires de ses clients suscite des inquiétudes dans le secteur financier. Selon quatre dirigeants du secteur, cette décision pourrait porter un coup dur aux startups, notamment dans l'industrie crypto, tandis que les fintechs matures comme PayPal et Block devraient être épargnées. Dès qu'un client transfère des fonds de JPMorgan vers un compte crypto ou un service tiers comme Robinhood, la banque pourrait facturer les agrégateurs de données. Ces derniers, comme Plaid ou MX, sont utilisés par les entreprises crypto et fintech pour accéder aux comptes des clients dans les grandes institutions financières. Jusqu'à présent, ces services étaient gratuits, mais cela pourrait changer. Les agrégateurs devraient répercuter ces frais sur leurs clients fintech, voire sur les consommateurs finaux. Trois dirigeants, souhaitant rester anonymes par crainte de représailles, estiment que ces frais rendraient économiquement impossible l'utilisation des stablecoins et cryptomonnaies pour de nombreux clients. 'Cela anéantirait l'industrie crypto', a déclaré l'un d'eux. Les startups fintech seraient également durement touchées. Une entreprise a calculé que les frais d'accès à l'API de JPMorgan dépasseraient ses revenus cumulés sur dix ans. 'Cela mettrait tout le monde hors jeu... Il faudrait augmenter les prix de 1000% pour couvrir ces coûts', a ajouté un autre dirigeant. Alex Rampell, associé général chez Andreessen Horowitz, a qualifié cette initiative de 'stratégie pour étouffer la concurrence'. Si JPMorgan réussit, d'autres banques pourraient emboîter le pas, a-t-il averti. Arjun Sethi, co-PDG de Kraken, y voit une 'manœuvre calculée' pour monétiser les données des clients. JPMorgan, qui compte 91 millions de comptes clients aux États-Unis, n'a pas encore révélé le montant précis des frais envisagés. La banque justifie cette décision par les investissements importants consentis pour protéger les données des clients.