Jamie Dimon engage JPMorgan Chase dans les stablecoins face à la menace fintech
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a déclaré qu'il ne comprenait pas l'attrait des stablecoins, mais que sa banque ne pouvait pas se permettre de rester en marge. Lors d'un appel sur les résultats trimestriels mardi, Dimon a confirmé que la plus grande banque américaine explorerait cette technologie de paiement, malgré ses réserves personnelles. Les stablecoins sont des cryptomonnaies conçues pour maintenir une valeur stable, généralement indexée sur une devise fiduciaire comme le dollar américain.
Le mois dernier, JPMorgan a annoncé le lancement d'une version limitée de stablecoin réservée à ses clients. Dimon a précisé que la banque s'impliquerait à la fois dans sa "JPMorgan deposit coin" et dans les stablecoins traditionnels pour mieux maîtriser cette technologie. Bien que sceptique sur leur utilité par rapport aux systèmes de paiement classiques, il reconnaît leur réalité et leur potentiel.
À 69 ans, Dimon est l'un des opposants les plus virulents aux cryptomonnaies comme le bitcoin. Cependant, JPMorgan, qui traite près de 10 000 milliards de dollars de paiements quotidiennement, ne peut ignorer cette évolution, surtout dans un contexte d'ouverture réglementaire. Ne pas agir risquerait de laisser le champ libre aux acteurs fintech qui cherchent à révolutionner le système financier traditionnel.
D'autres grandes banques comme Citigroup et Bank of America envisagent également de lancer leurs propres stablecoins. Les dirigeants de Citigroup ont mentionné étudier l'émission d'un "Citi stablecoin", tandis que Brian Moynihan de Bank of America a confirmé l'intérêt de sa banque. Une collaboration interbancaire via Early Warning Services, à l'image de Zelle, est une piste envisagée pour contrer PayPal et Cash App.
Interrogé sur une éventuelle alliance entre banques, Dimon est resté évasif, soulignant simplement que JPMorgan examinait toutes les options. Cette prudence reflète les défis techniques et réglementaires que pose l'adoption des stablecoins par les institutions traditionnelles, même face à la pression croissante des innovateurs fintech.