Le rejet par Trump des principes fondateurs de l'Amérique
Alors que les États-Unis célèbrent leur 249e anniversaire le 4 juillet, les Américains doivent faire face à un constat alarmant : l'administration du président Donald Trump a largement abandonné les principes qui sous-tendent la Déclaration d'indépendance. Sans libre-échange, libre immigration et internationalisme, l'Amérique ressemble à ce contre quoi ses fondateurs s'étaient rebellés.
Fin juin et début juillet 1776, le Second Congrès continental a rédigé, débattu et adopté la Déclaration d'indépendance. Ce document annonçait la création d'une nouvelle république américaine et établissait ses principes fondateurs : un engagement en faveur du libre-échange, de la libre immigration et de l'internationalisme. Aujourd'hui, la détermination de l'administration Trump à rejeter ces principes est devenue évidente, risquant ainsi de sacrifier la prospérité et l'influence géopolitique américaines dans un monde plus instable que jamais.
Le Comité des Cinq – John Adams, Thomas Jefferson, Benjamin Franklin, Robert Livingston et Roger Sherman – qui a rédigé la Déclaration, avait condamné le roi George III pour avoir « coupé notre commerce avec toutes les parties du monde ». Depuis l'accession au trône de George III en 1760, le gouvernement britannique avait imposé des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce américain avec les colonies françaises et espagnoles des Caraïbes et d'Amérique du Sud, privant ainsi les Américains de débouchés vitaux pour leurs produits et de devises fortes. Cela avait poussé Jefferson, en 1774, à implorer la Grande-Bretagne de ne pas « nous exclure des autres marchés ».
Les auteurs de la Déclaration ont également critiqué George III pour ses restrictions sur l'immigration. Les fondateurs américains croyaient que les États bien conçus devaient favoriser la circulation des personnes. Ils ont dénoncé le roi pour avoir tenté d'« empêcher la population de ces États » et d'avoir inversé des décennies de politique impériale en refusant de promulguer des lois encourageant les migrations. En revanche, les patriotes américains accueillaient les immigrants, qui apportaient de nouvelles compétences et stimulaient la consommation.
Les fondateurs n'ont pas déclaré leur indépendance pour se détourner de l'Europe, mais pour s'affirmer « parmi les puissances de la Terre », comme le stipule la première phrase de la Déclaration. Ils recherchaient des alliances internationales contre la tyrannie de George III. Cet internationalisme a été réaffirmé par des présidents comme John Quincy Adams et Abraham Lincoln, ce dernier signant même une loi pour encourager l'immigration.
Pourtant, les politiques actuelles de l'administration Trump – tarifs douaniers, répression des immigrants et isolationnisme – ressemblent davantage à celles de George III qu'à celles des fondateurs. Alors que les États-Unis approchent de leur 250e anniversaire, ces choix risquent de marquer un recul historique par rapport aux principes qui ont fait leur grandeur.